Quelques petites idées en passant

Note (2008/04/10): tous les mots qui suivent sont inutiles, je le sais bien, mais qu'importe ? Tout est inutile de toute façon...

La vie est une propriété de la matière

26 novembre 2002

Tout est venu le jour où j'ai entendu quelqu'un parler de la taille d'un fichier. Je lui ai dit qu'un fichier n'avait pas de taille, qu'il n'était qu'une propriété d'un disque dur quand il était sauvegardé sur un disque dur, de la mémoire vive quand il se trouvait en mémoire, d'un fil électrique ou d'une fibre optique quand il était transmis.

On me rétorqua qu'alors nous aussi n'étions que des propriétés de la matière, qu'une simple organisation d'atomes, agencés de telle ou telle manière, ce qui nous rendait vivant.

Pourquoi pas, en effet ? C'est une idée assez vertigineuse et angoissante, non ? J'aime bien.

Toute idée de quelque chose qui n'a pas d'existence matérielle est inutile

26 novembre 2002

En réfléchissant à l'épineux problème du sens (de la vie, du monde, ...) et de l'improbable existence d'une divinité, j'en suis venu à cette conclusion.

En effet, quand on leur dit que leur dieu n'intervient jamais dans les affaires du monde, et donc qu'il n'existe tout simplement pas, les croyants ont tendance à répondre que dieu est une affaire personnelle, certains déistes avançant même l'idée que la foi pourra nous saisir le jour où "on rencontrera Dieu" ; cette expérience étant individuelle et impossible à reproduire.

Face à de tels arguments, il n'y a rien à dire, et c'est pourquoi un grand nombre d'athées potentiels, effrayés à l'idée d'être pris en flagrant délit de croyance en l'inexistence de dieu, convaincus par le précédent argument qu'on ne peut pas nier dieu, se réfugient dans l'agnosticisme.

Mais si un dieu n'intervient pas dans le monde, quelle raison pousserait à agir en fonction d'un dieu ? puisque, quoi que nous fassions, on ne saura jamais si le dieu qui en est le moteur apprécie nos actes ou les récuse, puisqu'il n'intervient pas dans le monde ?

Donc, face à ce problème, toute personne un tant soit peu honnête répondra par l'athéisme, un athéisme d'actions au moins (c'est-à-dire qu'on agira sans tenir compte de l'idée de dieu), quand bien même on se revendiquerait agnostisque, en laissant l'opportunité à chacun de croire ou pas.

Et l'athée ira plus loin. Puisque aucun dieu n'intervient dans les affaires du monde, comment peut-on dire qu'il existe ?

Cet athéisme peut se généraliser ainsi. Une idée qui n'a pas de réalisation concrète a-t-elle un intérêt ? et doit-on agir en fonction de cette idée ? La réponse sera bien évidemment non à ces deux questions.

On en arrive assez vite à penser alors que toute idée de quelque chose qui n'a pas d'existence matérielle est inutile.

Telle qu'elle, cette pensée est critiquable. Une équation mathématique a-t-elle une existence matérielle ? est-elle pour autant inutile ? Mais on comprend le principe...

La violence est contraire à la nature humaine

24 février 2003

Ça peut sembler paradoxal. On constate tous les jours une utilisation de la violence par un grand nombre d'individus de l'espèce humaine. Et la « nature humaine », qu'est-ce que c'est ?

Il faut comprendre cette idée dans l'optique de la place de l'espèce humaine dans l'« ordre naturel des choses ». Comparons cette espèce aux autres. Un être humain, nu, se déplace lentement face à un gnou, par exemple ; il nage mal, face à un dauphin (négligeons la comparaison avec les poissons, qui respirent directement l'eau) ; il ne sait pas voler, contrairement aux chauve-souris (négligeons les oiseaux, qui ne sont pas mammifères) ; face à un ours, sa force est très réduite ; sa vue est faible face à l'aigle ; il ne vit pas bien dans les régions trop chaudes ou trop froides. Bref, l'être humain est faible, par nature.

Ceci étant dit, une petite précision s'impose quant au terme de « nature humain ». Entendons ici la simple évocation de caractéristiques physiques et biologiques, et faisons fi de notions morales ou philosophiques. Ainsi, on ne dira pas qu'il est dans la nature humaine d'aimer son prochain. On pourra par contre tout à fait dire qu'être faible est dans la nature humaine (voir les exemples du paragraphe précédent).

Maintenant, les êtres humains, malgré tous leurs défauts physiologiques, dominent la planète. Ils n'ont plus peur des autres espèces, sauf accident. Ils peuvent battre des êtres qui sont plus forts qu'eux, en nature. Ils peuvent nager, voler, voir loin. Et ceci s'accomplit par la grâce du cerveau et de sa puissance d'abstraction et de représentation du monde qui l'entoure et de sa prompte vivacité à inventer toute une panoplie d'outils perfectionnés et puissants.

Ainsi donc, ce qui fait la réussite de l'être humain n'est pas sa force physique, mais ses capacités intellectuelles. La violence, entendue comme utilisation de la force physique, est donc totalement contraire à la formidable beauté contenu dans tout être humain.

On en conclut aisément que la violence est contraire à la nature humaine. En corrolaire, à chaque utilisation de la violence (en particulier pour contraindre un autre être humain à agir contre sa volonté, en particulier du particulier par l'usage de la guerre), un être humain va contre sa nature, renie son humanité, et, fatalement, s'abaisse et régresse.

On connaît beaucoup plus de choses qu'on ne pense

12 mars 2004

Nous connaissons l'ADN depuis bien avant que l'on ne le pense. Les molécules qui nous servent à stocker l'énergie dans l'organisme (adénosine di ou tri-phosphate) nous sont connus, puisque l'on stocke et utilise de l'énergie, depuis longtemps. Mais nous ne les avons pensé que depuis peu de temps, à l'échelle du monde et de la vie.

Tous les processus qui sont à l'œuvre dans notre organisme, nous les connaissons, très intimement, puisque nous les utilisons. Mais par contre, nous ne les pensons pas forcément.

Par le passé, nos pensées sur les mécanismes de la vie étaient différentes d'aujourd'hui. Elles étaient plus « fausses », pourrait-on dire. Qu'est-ce qu'une pensée fausse ? C'est très complexe, et il faudra sûrement que je m'y penche plus avant par ailleurs. La place manque ici. L'idée que l'on connaît beaucoup plus de choses qu'on ne pense est neuve chez moi et mérite aussi que je m'y attarde plus que ces quelques lignes. Je le ferai. Ceci n'est qu'une note en passant, pour fixer un peu les idées.

Donc, nos idées sur la vie sont plus vraies, pour la raison que nous les expérimentons et les confrontons au réel, par la méthode scientifique. Idéologie, répondrons certains. Comme ils veulent. L'idéologie, c'est de penser que la science est une idéologie. Mais passons.

Donc, les mécanismes de nos existences nous sont connus, non ? Je dis que puisqu'on les exécute tous les jours, c'est qu'on les connaît. De même, on sait que les sons sont composés de sommes de sons fondamentaux, sinusoïdaux, puisque notre oreille les décompose ainsi. De même, il est possible de décomposer la lumière en couleurs primaires. On le sait, puisque notre œul le fait. On le savait bien avant de penser cette idée.

Qu'est-ce que cela nous apprend sur notre cerveau ? Cela nous montre qu'il a des capacités très limitées, puisqu'il a besoin d'un effort de réflexion terrible pour en arriver aux mêmes conclusions que ce que font nos petites cellules depuis des millénaires. La connaissance est là, en nous, et pourtant elle nous échappe, on n'arrive pas à la penser. Notre cerveau doit travailler, énormément, pour saisir cette connaissance. Nous sommes stupides, en bref.

Des tas de questions giclent à mon esprit quand je réfléchis à tout ça. Qu'est-ce qu'une idée ? qu'est-ce qu'une pensée ? C'est la première chose qui vient. Comment le cerveau crée, transmet une idée, la garde ou la rejette ? C'est une autre chose qui vient aussi. J'ai l'impression qu'un cerveau, ça peut penser tout et n'importe quoi, et qu'il doit faire le tri entre toutes les idées. Est-ce qu'il existe des méthodes d'inventer des idées ? Comment on fait le tri ? Qu'est-ce que la conscience, au final ? Puisqu'on est si limité dans nos pensées, et que nos cellules ont une connaissance beaucoup plus fine et précise du monde, la conscience est-elle une chose si « élevée » que cela ? La pensée serait différente de la connaissance, d'après ce que je dis. Est-ce que c'est mieux ? pourquoi ? Qu'est-ce que la pensée ajoute à la connaissance ? Qu'est-ce que le fait de penser que les sons sont décomposables en sinusoïdes m'apporte à la connaissance que j'ai déjà des sons ?

Et puis, parfois, je me surprend à naviguer dans les eaux troubles du mysticisme. Je m'en inquiète, mais pas outre mesure. Je sais que mon cerveau se prend à divaguer parfois, et je pense que dans ces moments-là il divague.

Tout cela est très, très complexe. Mettre tout en ordre, ça l'est tout autant ! Et peut-être qu'on ne peut pas. Existe-il une idée qui résumerait toute cette interrogation qui me vient ? Peut-être que non. Le cerveau n'a peut-être pas les capacités suffisantes pour « penser la pensée ». Ou peut-être que si, mais que les langages dont on dispose ne sont pas suffisants. Ou peut-être que si, et alors, il faut chercher. Complexe !

La conscience n'existe pas

16 mars 2004

C'est la conclusion à laquelle un rationaliste athée va être amené, s'il considère les arguments présentés dans l'idée précédente.

Partant du fait qu'on connaît beaucoup plus de choses que ce qu'on pense, on peut en arriver à se dire que l'« esprit » est quelque chose de spécial, d'étranger à notre corps. Notre conscience serait un plus, une espèce de souffle divin qui viendrait habiter un corps.

Dieu n'existe pas. Aucune manifestation de sa présence, si ce n'est, justement, les consciences que nous sommes. C'est là un résumé peut-être un peu cavalier du message des diverses religions qui existent, mais résumons. Donc, reste le problème de la conscience. Si la conscience existe, alors un dieu peut exister, sinon non.

J'entends par conscience, cette chose qui se colle au corps. On peut se laisser aller à y croire, à cette conscience. Mais on peut tout aussi bien s'en passer.

Prenons par exemple la personnalité. La personnalité est quelque chose qui appartient à notre conscience. On réagit de telle ou telle manière, selon notre conscience, ce qui va définir notre personnalité. Mais une personnalité, c'est juste un cerveau qui va traiter des données et fournir telle ou telle réponse, rien d'autre. C'est de la mécanique en quelque sorte.

Et quand on parle de conscience, on entend souvent cette faculté de manipuler des idées et des affects. La conscience, c'est juste réfléchir, réfléchir sur soi et sur le monde. Mais tout cela, ça peut être vu comme simplement le fonctionnement d'un organe qui va produire et manipuler des idées. Nul besoin de quelque chose de transcendant, d'immatériel pour expliquer tout cela.

Bien sûr, c'est sommaire. Ça nécessiterait une étude plus sérieuse des différents phénomènes que l'on considère comme conscients, une classification. Ensuite, il faudrait proposer des hypothèses rationnelles d'explication et les tester par des expériences. Et tout cela me dépasse largement.

Le problème, notre problème, c'est d'avoir un cerveau qui ne peut que difficilement se représenter à lui-même, et qu'il a besoin de chimères. Pense que tu n'as pas de conscience, tu verras ce qu'il se passe. A priori, tu vas te sentir mal. Enfin c'est comme ça que je me sens. Maintenant, se dire que notre planète n'est pas le centre de l'Univers, que l'espèce humaine n'est qu'une espèce parmi d'autres, ce sont des idées tout autant dérangeantes. Je ne dis pas que ça me donne automatiquement raison. Ça ne discrédite simplement pas le discours immédiatement.

Faut creuser, encore et encore. On va y arriver !



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Date de création: Tue, 26 Nov 2002 17:58:50 +0100
Dernière mise à jour: Thu, 10 Apr 2008 12:05:22 +0200